Une Histoire d'envols et détours

Étape 1: le maquillage

Il fallait bien commencer par là; artifice tellement présent qu'il en devient socialement obligatoire.

Enfant que j'étais, j'aurais un jour dit à ma mère: “Mais maman pourquoi tu te maquilles ? Y a pas de différence avec et sans.” D'après elle, c'est grâce à moi qu'elle a réussi à arrêter. Je ne m'en souviens pas. Mais apparemment nous nous entraidons car c'est grâce à elle qui ne m'a pas poussée dans cette habitude que j'ai pu depuis toujours m'assumer au naturel.

Mais heureusement que je suis détachée de ça ! Quel emmerdement de devoir y passer un quart d'heure le matin pour tout barbouiller et la même chose le soir pour tout enlever. Comme les moines tibétains qui font et défont leurs oeuvres. Sauf qu'eux sont en recherche de sagesse. Contrairement aux femmes qui font ça par habitude quotidienne sans plus de poser de questions.

Je suis contre le maquillage en tant qu'artifice pour “s'améliorer” la face. Je l'accepte uniquement dans un cadre artistique et encore, seulement s'il n'est pas trop nocif pour le corps.

Justement, la dernière fois que j'ai été maquillée (pas par moi-même, j'en serais bien incapable), c'était pour des photos. Et pour l'esthétique des photos je comprends. Mais il faut comprendre aussi que ce n'était pas une représentation de moi, j'étais un simple support de vêtements.

Je me trouvais “jolie”. Mais sincèrement j'avais l'impression d'avoir un visage de plastique.

Je suis bien contente de vivre en tant que moi-même au quotidien.

Cet article avait été posté à l'origine sur Tumblr. Je le déplace ici le 3 novembre 2024 en l'antidatant de la même date que le post original.

Je suis une personne agenre et utilise maintenant des accords masculins.

Et je porte du maquillage pour incarner mon personnage drag. Mais je suis toujours en phase avec mon avis d'il y a 9 ans. Avec un poil de jugement en moins.