Une Histoire d'envols et détours

J'ai eu le temps d'un peu marcher aujourd'hui. Je suis parti à pied (d'un endroit que je ne connais pas) et me suis engagé au hasard dans un chemin de forêt. Joli endroit, joli moment, etc. Mais après quelques minutes, j'ai remarqué que j'étais dans l'attente de quelque chose. J'attendais d'arriver quelque part. Cela m'a frappé. Je ne profitais pas de l'instant ni des alentours, j'attendais juste la fin, l'arrivée. Pourtant j'étais parti dans l'idée de marcher pour marcher, je ne cherchais pas à me rendre quelque part, je ne connaissais pas les environs.

Après m'être rendu compte de cela, j'ai pu changer mon mindset et profiter un peu mieux du présent.

Tout cela me faisait penser à ces nombreuses citations qui disent que "le chemin compte autant que le but", "le voyage ce n'est pas une destination mais un état d'esprit"... C'est plutôt vrai.

Le moment présent est la seule chose que nous ayons. Il est dommage de passer tous ces instants à anticiper le futur plutôt que de le créer ou ressasser le passé qui ne peut plus être changé. On ne peut vivre que le présent.

Je suis retombé dans le piège peu après. N'ayant qu'un temps limité à disposition j'ai dû faire demi-tour plutôt que de parier sur l'éventualité que le chemin allait former une boucle. Dès cette constatation, mon cerveau s'est désintéressé du paysage, du présent, puisque j'étais déjà passé par là.

J'ai dû me faire violence au bout d'un moment pour m'extirper de mes pensées et me reconnecter à la réalité. C'était toujours de la forêt, c'était toujours de la marche - ce que j'étais venu faire - et pourtant je me comportais comme si l'exercice s'était arrêté au moment de rebrousser chemin. Pire, je considérais perdre une partie de mon temps puisque seule la moitié avait servi à la découverte et que le reste n'était "que" le retour.

Rentabiliser chaque instant. Voilà bien une lubie de notre temps moderne.

Qu'est-ce que je faisais là ? Je prenais soin de moi, de mon corps et surtout de mon mental. On veut nous faire croire que ce n'est pas important ?

Et oui, j'en profitais pour me demander quel sens a ma vie. J'avoue.

J'ai lu récemment un article qui propose de reformuler la fameuse question "Que dois-je faire de ma vie ? Quelle est ma raison d'être ?" en:

Cela permet de moins se focaliser sur l'aspect "destin" anxiogène de la question (quelles que soient les divinités en lesquelles on croit ou non, qui auraient prédestiné des choses pour nous ou non) et de revenir à l'essentiel (s'il y a une destinée, j'aime à penser qu'elle est sûrement assez intelligemment orchestrée pour que tout soit parfait).

Prendre soin de soi me semble donc tout indiqué. Surtout si on a l'envie de faire des choses importantes pour la planète, pour les autres, etc, par la suite. S'arranger pour être bien portant, heureux et opérationnel est la meilleure des choses à faire pour commencer.

Je décide donc (en écrivant ces lignes) de m'autoriser à être qui je suis et de ne pas me blâmer pour ça. Je m'autorise à prendre du temps pour moi et à me soucier de mon bonheur. Je m'autorise à vivre, tout simplement.

Et ces décisions ne pourront que m'aider à accomplir ma mission de vie, ces autres choses importantes à faire de mon temps, ma raison d'être, que j'ai réussi à formuler ainsi:

Bon, après, comment j'en suis arrivé à cette conclusion, ça je ne sais pas encore très bien... C'est sûrement une autre histoire. Désolé. 

Au prochain détour !